La tragédie du pont Duplessis, ouvert à la circulation depuis le 21 décembre 1947 et inauguré …
Tragédie du pont DuplessisDaniel RobertTexte La tragédie du pont Duplessis, ouvert à la circulation depuis le 21 décembre 1947 et inauguré le 6 juin 1948, eut lieu lorsque le pont s'effondra, le 31 janvier 1951. * * * Le contrat des travaux de construction du pont, au coût de 3 millions de dollars, avait été accordé le 28 juin 1946 à la Dufresne Engineering Co. Ltd. de Montréal (présidée par Paul Dufresne). Le pont, construit avec une structure fournie par la Dominion Bridge Co Ltd. de Montréal et la Hamilton Bridge, était constitué de deux sections distinctes traversant les deux chenaux, est (640 pieds) et ouest (1380 pieds), de la rivière Saint-Maurice. Le parapet et les lampadaires en fer forgé, qui ornaient le pont, furent produits par la P'tite forge de Trois-Rivières (fonderie des frères Lebrun) sur le boulevard Saint-Olivier (boulevard Gene-H.-Kruger, depuis le 20 septembre 2004). Ouvert à la circulation le 21 décembre 1947, le pont Duplessis fut inauguré le 6 juin 1948 par le député de Trois-Rivières et premier ministre du Québec, Maurice L.-Duplessis. Le premier ministre coupa le ruban symbolique et déclara: "Ce pont est solide comme l'Union nationale!". Mais déjà le 27 janvier 1950, le pont révélait une défaillance: une travée s'était affaissée à cause de la déchirure d'une poutre d'acier dans la section est reliant l'île Saint-Joseph au Cap-de-la-Madeleine. Peu après, une expertise signala d'autres fissures et d'autres faiblesses de la structure. Le mercredi 31 janvier 1951, jour de saint Joseph, à 2 h 55 du matin, par un froid polaire (-30o F), une partie (720 pieds) de la section ouest du pont, composée de quatre arches, s'écroula en entraînant quelques automobiles dans les eaux de la rivière. La tragédie fit quatre morts: Henri-Paul Gendron, Maurice Beaumier, Noël Doucet (tous trois de Cap-de-la-Madeleine) et Paul S. Fiset, de Ville Saint-Laurent. Des employés de la fonderie Canada Iron (Canron), située tout près, accoururent pour secourir les autres victimes, entre autres Benoît Lefebvre (de la rue Dumas au Cap-de-la-Madeleine), un chauffeur de la compagnie Taxis Corona, et ses deux passagers, Roger Landry (de la rue de Niverville à Trois-Rivières) et Maurice Surprenant (du boul. Décarie à Montréal) qui furent transportés à l'hôpital Saint-Joseph. Des équipes d'intervention furent aussitôt organisées par le sous-chef de la police de Trois-Rivières, Antonio Roy, et par Eugène Meunier de l'Ambulance Saint-Jean. Le local du Club de canotage Radisson fut transformé en salle d'urgence. Dès 6 heures du matin, le maire J.-A. Mongrain se précipita sur les lieux de la tragédie. Dans les jours qui suivirent l'effondrement du pont, la compagnie Bell Canada rétablit les communications téléphoniques entre les deux villes et la compagnie de chemins de fer Canadian Pacific mit en place un service de trains de passagers. Mais les véhicules routiers n'avaient d'autre choix que d'emprunter la route de Saint-Boniface pour faire un détour par Shawinigan. Puis, la Ville de Trois-Rivières organisa une navette avec ses bateaux-traversiers, dont le LaVérendrye. Au printemps, le ministre fédéral C.D. Howe offrit au gouvernement du Québec de mettre à sa disposition des ponts Bailey (ponts flottants utilisés par l'Armée canadienne pendant la guerre) pour toute la durée de la reconstruction du pont sur la rivière Saint-Maurice. J.W. McConnell, le grand ami de Duplessis, offrit aussi 25 000$ pour indemniser les familles des victimes.Trois-Rivières (avant le 1er janvier 2002)https://troisrivieresnumerique.ca/documents/tragedie-du-pont-duplessis/