Bataille de Trois-Rivières – 8 juin 1776

Voir aussi Monument de la Bataille de Trois-Rivières, Monument aux Soldats américains de 1776, Hôtel-Dieu de Trois-Rivières

La Bataille de Trois-Rivières eut lieu le 8 juin 1776. Elle suivait de quelques jours la fin du long siège de Québec (décembre 1775 - mai 1776) par l'armée de "Bostonnais" durant la Guerre d'Indépendance des Treize Colonies.

En juin 1776, à Sorel, le général américain John Sullivan projetait d'entreprendre une expédition contre Trois-Rivières qu'il croyait défendue par très peu d'hommes. Dès le 5 juin 1776, Sullivan envoya le général de brigade William Thompson, à la tête d'une colonne d'environ 1 800 hommes, à l'assaut contre Trois-Rivières. La colonne se rendit jusqu'à Saint-François-du-Lac d'où elle traversa le lac Saint-Pierre à bord de 20 embarcations, avec huit canons, et débarqua dans les environs de Yamachiche et de Pointe-du-Lac dans la nuit du 7 au 8 juin 1776. De là, elle fut conduite par le capitaine de milice François Guillot dit Larose, marchand à Rivière-du-Loup (Louiseville), et Pierre Dupaul, cabaretier à Yamachiche, jusqu'à Pointe-du-Lac.

À Pointe-du-Lac, le cultivateur Antoine Gautier fut forcé de guider les "Bostonnais" jusqu'à Trois-Rivières à la faveur de la nuit. Astucieux, Gautier fit mine d'être sympathisant de la cause américaine et, afin de gagner du temps, recommanda aux Américains d'attaquer Trois-Rivières par l'arrière plutôt que par le bord du fleuve, décrit comme dangereux. Puis, avant de partir, il fut autorisé à rentrer dans sa maison pour aller se vêtir plus chaudement. Gautier profita alors de ce prétexte pour demander en catimini à son épouse, Marie-Josephte Girard, d'aller prévenir le capitaine de milice de Pointe-du-Lac, Guay dit Landron, qui demeurait à un mille plus loin.

C'est donc à travers les bois, par le chemin Sainte-Marguerite, que Gautier conduisit les "Bostonnais" vers Trois-Rivières. Durant ce temps, le capitaine de milice de Pointe-du-Lac accourut vers Trois-Rivières, où il arriva à 4 heures du matin. Aussitôt, il prévint le colonel Fraser qui fit battre l'appel général. Toutes les troupes britanniques, qui représentaient environ 1 100 combattants (dont quelques miliciens canadiens sous la conduite du seigneur Louis-Joseph Godefroy de Tonnancour) se retranchèrent alors près de la pointe du coteau Saint-Louis. C'est là qu'ils attendirent de pied ferme les "Bostonnais" qui arrivaient par le chemin Sainte-Marguerite.

Vers 8 heures du matin, le 8 juin 1776, près des terres de Laframboise, le chevalier de Niverville et 12 miliciens trifluviens surprirent Gautier qui arrivait avec une avant-garde de 7 ou 8 "Bostonnais". Les soldats furent faits prisonniers et le reste de la colonne américaine ne tarda pas à arriver. Pendant deux heures, les "Bostonnais" subirent un feu nourri avant d'être mis en déroute et de disparaître dans les bois. Des Abénaquis et quelques Canadiens les pourchassèrent sur le lac Saint-Pierre jusqu'à Pointe-du-Lac et Yamachiche.

À l'issue de la bataille, le brigadier-général Thompson et son adjoint, le colonel Irwin, ainsi que 200 autres officiers et soldats américains furent faits prisonniers; on dénombra de 200 à 300 autres "Bostonnais" morts ou blessés. Du côté canadien et britannique, on ne compta qu'une douzaine de blessés et aucun mort. Peu après la bataille (le même jour ou le lendemain, selon les versions), le gouverneur Guy Carleton arriva à Trois-Rivières avec des renforts. Avec l'arrivée, le 10 juin 1776, de la flotte partie de Québec le 7 juin précédent, les "Bostonnais" en déroute retraitèrent définitivement de Trois-Rivières. Au début de juillet 1776, il ne restait plus un seul soldat "bostonnais" en territoire canadien. L'invasion du Canada, mal préparée, se soldait par un échec cuisant pour les Américains.

Date8 juin 1776
CollectionEncyclopédie Trifluviana
SourceDaniel Robert, Fichier d'accès rapide à l'histoire, Société de conservation et d'animation du patrimoine de Trois-Rivières. Rodolphe FOURNIER, Lieux et monuments historiques de Trois-Rivières et environs, Éditions du Bien public, p. 58. (TRI 917.1445 F778L). Hélène GÉLINAS, Daniel ROBERT, Louise VERREAULT-ROY et René VERRETTE, Inventaire des plaques et monuments commémoratifs, suivi d'un relevé des lieux-dits et des toponymes trifluviens, Société de conservation et d'animation du patrimoine de Trois-Rivières, juillet 1994, p. 14. (TRI 971.4451 I62). Daniel ROBERT, "La Bataille de Trois-Rivières" dans un supplément du bulletin municipal Le Trifluvien, Trois-Rivières, mai 2001, 4 pages.

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