École Sainte-Angèle de Trois-Rivières

L'école Sainte-Angèle de Trois-Rivières (auparavant école no 2, puis école de filles Saint-Philippe) était une école de filles dans le quartier Saint-Philippe, sur la rue Royale, angle Saint-Roch. Bâtie en 1883 et confiée aux Ursulines par la Commission scolaire de Trois-Rivières en 1903, elle fut démolie pour faire place à la résidence Louis-Denoncourt en 1980.Le nom de cette école rappelait la mémoire de sainte Angèle Mérici (1470-1540), fondatrice de l'Ordre de Sainte-Ursule ou des Ursulines en 1537.
Dès que l'école de garçons Saint-Philippe ouvrit ses portes en 1874, l'école no 2 tenue par dame Bellefeuille devint l'école de filles de Saint-Philippe. Anny Blanchette (1875), Sophonie Blanchet (1882), puis Alphonsine Giroux (1883) lui succédèrent.En février 1883, la Commission scolaire décida de bâtir une nouvelle maison pour cette école. L'édifice, mesurant 40 pieds sur 32, serait de deux étages, en brique et recouvert de bardeaux. On choisit comme emplacement un terrain de la corporation municipale, à l'angle des rues Royale et Sainte-Élisabeth. En mars suivant, on accorda le contrat de 2 290 $ à l'entrepreneur Arthur Verrette, le plus bas soumissionnaire, et l'on choisit un autre site pour la construction: l'angle nord-ouest des rues Royale et Bureau, c'est-à-dire juste à côté de l'école de garçons. Le clergé ne tarda pas à réagir à ce projet. Le curé de Trois-Rivières, Louis-Séverin Rheault, envoya aussitôt une lettre aux commissaires d'écoles leur demandant de reconsidérer leur choix. Ce qui fut fait, le 5 mai 1883: la nouvelle école de filles Saint-Philippe serait bâtie à l'angle des rues Royale et Saint-Roch, sur l'emplacement occupé par la maison du gardien de la Commune (celui-ci déménagera à l'angle Royale et Bureau).

En septembre 1883, les 167 fillettes inscrites à la nouvelle école no 2 furent accueillies par Alphonsine Giroux et ses deux sœurs Hermine et Élise, engagées comme sous-maîtresses (ou assistantes) et aides. Les sœurs Giroux dirigèrent l'établissement scolaire jusqu'à la fin de l'année 1902-1903. En septembre 1903, les religieuses de la communauté des Ursulines, à qui les commissaires avaient confié la direction de l'école de filles, commencèrent à faire la navette, matin et soir, dans une voiture fermée, entre leur monastère et leur nouvel externat de Saint-Philippe. Mère Saint-Augustin (Beaumier) était directrice de l'école et titulaire de la classe de 5e et 6e années. Deux autres Ursulines l'accompagnaient: Mère de la Résurrection (L'Heureux) et Mère de la Sainte-Famille (Laquerre), comme titulaires des autres classes.Le nombre d'élèves de l'école de filles Saint-Philippe croissait au rythme de la population paroissiale. De 250 en 1909, il passa à 308 en 1911, 408 dix ans plus tard, 540 en 1923, 715 en 1939. De même, le nombre de classes augmenta de 10 en 1921 à 15 en 1923 puis à 22 en 1939. Cette croissance a, bien sûr, nécessité l'agrandissement de l'école à quelques reprises. Une aile, sur la rue Royale, fut d'abord construite en 1909 puis prolongée en 1911. Une autre aile fut ajoutée sur la rue Bureau: commencés en 1920, les travaux furent achevés en 1923. Enfin, une partie de l'établissement fut reconstruite en 1934, après avoir été lourdement endommagée par un incendie, et des travaux de transformation furent exécutés vers 1939.

En 1931, l'école de filles Saint-Philippe prit le nom d'école Sainte-Angèle en mémoire de sainte Angèle Mérici, fondatrice de la congrégation des Ursulines (1470-1540).
Liste des Soeurs directrices de l'école Sainte-Angèle de Trois-Rivières, 1903-1968

Mère Saint-Augustin (Beaumier) 1903-1923 20 ans
Mère Saint-Léonard (Milot) 1923-1936 13 ans
Mère Sainte-Domitille (Beaudoin) 1936-1944 8 ans
Mère Saint-Jean de la Croix (De Carufel) 1944-1949 5 ans
Mère Thérèse de Jésus 1949-1957 8 ans
Mère Saint-Robert-Bellarmin (Blais) 1957-1959 2 ans
Mère Saint-Athanase (Paris) 1959-1968 9 ans

Les écoles Sainte-Angèle et Saint-Philippe, comme les autres écoles de quartier, offraient à la fois les cours primaire et secondaire (jusqu'à la 9e année) jusque durant les années 1960.En septembre 1968, dans la foulée de la réforme scolaire du Québec, le cours primaire des deux établissements passa sous la direction du frère Hermas Bolduc et le cours secondaire (8e et 9e années) sous la direction d'Yvette Corbeil, les deux programmes d'enseignement étant chapeautés par deux unités administratives distinctes: la Commission scolaire de Trois-Rivières et la Commission scolaire régionale des Vieilles-Forges. Cette première phase du processus de réforme dura deux ans. En 1970, tous les élèves du cours primaire, garçons et filles, furent intégrés dans un seul établissement: l'école Saint-Philippe, tandis que les élèves du secondaire étaient envoyés à l'école Sainte-Marguerite.De septembre 1970 à juin 1975, l'édifice de l'ancienne école Sainte-Angèle fut occupé par le Centre de réadaptation scolaire, dirigé par Claude Beaulieu. Le bâtiment fut abandonné en 1976, suite à un incendie, avant d'être démoli, en 1980, pour faire place au Centre d'accueil Louis-Denoncourt.

L'inspecteur d'écoles pour les villes de Trois-Rivières et de Cap-de-la-Madeleine Lucien Hamelin relatait ainsi, au profit du surintendant de l'Instruction publique, quelques-unes des cérémonies auxquelles il prit part durant l'année 1949-1950:
Lucien Hamelin participe "à plusieurs démonstrations scolaires: noces d'argent de
l'école Dollard, graduation des finissantes aux écoles Saint-Louis-de-Gonzague,
Sainte-Cécile et Saint-Joseph; revue de gymnastique à l'Académie de la Salle;
démonstration patriotique à l'école Saint-François-Xavier à l'occasion de la fête de
Dollard; visite des expositions scolaires aux écoles Marie-Immaculée, Sainte-Marguerite,
Sainte-Angèle et Chamberland [...] ".

Date1883
CollectionEncyclopédie Trifluviana
Source Jocelyne MURRAY, "Quelques reflets de la vie scolaire, d'hier à aujourd'hui", dans: Patrimoine trifluvien (bulletin annuel d'histoire de la Société de conservation et d'animation du patrimoine de Trois-Rivières), no 5, avril 1995, p. 23 Daniel ROBERT, "Les petites écoles à Trois-Rivières, XVIIe-XXe siècles", dans: Patrimoine trifluvien (bulletin annuel d'histoire de la Société de conservation et d'animation du patrimoine de Trois-Rivières), no 5, avril 1995, p. 6, 10-13. Daniel ROBERT, "Les toponymes", dans: Carnet du patrimoine (bulletin de liaison de la Société de conservation et d'animation du patrimoine de Trois-Rivières), numéro spécial, juin 1998, p. 11.

Poster le commentaire