L'école Sainte-Cécile de Trois-Rivières (1916-1970) était une école de filles dans la paroisse du même nom. Dirigée par les Filles de Jésus de 1919 à 1970, elle fut dispensa les cours primaire et secondaire jusqu'en 1965. Cette année-là, elle devint une école primaire.
Le territoire de ce qui allait devenir, en 1912, la paroisse Sainte-Cécile faisait partie, auparavant, des quartiers Sainte-Ursule et Notre-Dame. De modestes habitations ouvrières, bâties le long des rues Saint-Paul et Hertel, formaient un petit faubourg que l'industrialisation du début du XXe siècle allait sortir de l'isolement.Après l'implantation de la manufacture de textile Wabasso sur la rue Saint-Maurice en 1907, l'arrivée de Wayagamack Pulp and Paper sur l'île De La Potherie en 1912 puis de Canadian International Paper à l'embouchure de la rivière Saint-Maurice en 1919 attirèrent des milliers de travailleurs dans cette partie de la ville, derrière le Séminaire Saint-Joseph, occupée jusque là par la ferme Houliston. En quelques années, des dizaines de maisons à logements multiples furent bâties, en rangs serrés, le long des rues Sainte-Ursule, Sainte-Cécile et Sainte-Angèle.
En 1916, la Commission scolaire fit construire une petite école de huit salles de classe sur la rue Sainte-Geneviève, entre les rues Sainte-Cécile et Saint-Paul, pour desservir les enfants de cette paroisse. École mixte, dirigée d'abord par des laïques, l'école Sainte-Cécile passa sous la direction des Filles de Jésus en 1919.
Quelques années plus tard, l'augmentation considérable de la clientèle scolaire força les commissaires à ouvrir une seconde école élémentaire pour les enfants de ce quartier. Mais, quand les Frères de l'Instruction chrétienne arrivèrent dans la paroisse Sainte-Cécile, en août 1926, la construction de l'école de garçons n'était pas encore très avancée. Logeant au 534, rue Sainte-Angèle, le frère Isidore-Louis et ses collaborateurs s'entendirent avec les Filles de Jésus pour occuper temporairement des espaces à l'école Sainte-Cécile. Le 7 septembre suivant, jour de la rentrée scolaire, ils ouvrirent cinq classes, séparées les unes des autres par des cloisons, dans la salle de récréation et une sixième dans un corridor du sous-sol. Là, parmi tous les élèves qui se présentèrent, les frères en sélectionnèrent 275, les plus jeunes; les autres furent renvoyés dans les écoles qu'ils fréquentaient l'année précédente. À la fin de l'année scolaire, le 20 juin 1927, les cloisons furent abattues et la salle de récréation reprit son aspect original. Le lendemain, le curé J.-Alcide Lemire présida la distribution des prix de fin d'année puis les frères quittèrent définitivement l'école Sainte-Cécile.En septembre 1927, les garçons furent envoyés à la nouvelle école Saint-Paul, et l'école Sainte-Cécile devint une école de filles comptant 327 élèves dont 116 au cours préparatoire et neuf en 6e année.
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De 1 800 âmes qu'elle était en 1914, la population paroissiale de Sainte-Cécile atteignit 5 760 en 1930, soit une croissance de 320 % en 16 ans. Au milieu des années 1930, l'établissement était donc encore insuffisant pour répondre aux besoins. Les élèves et les enseignantes installées dans les salles du sous-sol souffraient d'un manque d'air et de lumière. Une nouvelle aile fut bâtie en 1937, face à la rue Sainte-Cécile. Mais, vers 1947, la vieille partie de l'école Sainte-Cécile commença à montrer des signes de faiblesse. Les murs du bâtiment se lézardaient de plus en plus quand, en 1954, le département de l'Instruction publique demanda une expertise. L'architecte-conseil Mainguy effectua alors des sondages dans le sol jusqu'à une profondeur de 94 pieds (environ 28,65 mètres) sans atteindre le roc. Aussitôt, il recommanda l'évacuation de l'édifice qui, à tout moment, risquait de s'effondrer. Les religieuses cédèrent alors leur résidence pour reloger une partie des élèves; les autres furent distribués dans les écoles de la ville.
Entre-temps, en janvier 1952, les propriétaires de l'aréna Laviolette, Armand "Foxy" Gariépy, Jacques et Rosaire Toupin formés en compagnie sous le nom de L'Aréna des Trois-Rivières Ltée, acceptèrent de vendre une partie du terrain à la Commission scolaire de Trois-Rivières qui désirait agrandir la cour de l'école Sainte-Cécile. En juillet 1954, la vieille partie de l'école Sainte-Cécile fut démolie et remplacée par un nouveau bâtiment sur pilotis, contenant 12 classes, un auditorium et un logement pour les religieuses.
Avant la réforme scolaire des années 1960, l'école Sainte-Cécile dispensait les cours primaire et secondaire: jusqu'à la 9e année en 1937, 10e année en 1943, 11e commerciale en 1945 et 12e commerciale ou sciences-lettres en 1948. En septembre 1955, plus de 500 jeunes filles étaient inscrites à cet établissement.
En septembre 1962, les élèves des 10e, 11e et 12e années furent envoyées à la nouvelle école secondaire Sainte-Ursule. En 1965, ce fut au tour des élèves de 8e et 9e années. École primaire durant les cinq années suivantes, Sainte-Cécile ferma ses portes en juin 1970. Les filles rejoignirent les garçons à l'école Saint-Paul en septembre suivant.
En 1972, la partie de l'école qui servait de résidence aux Filles de Jésus devint Le Gîte, d'abord centre d'accueil pour personnes sans domicile fixe, puis en 1980, centre de transition pour personnes agées. Après la fermeture du centre, en 1984, la partie désaffectée de l'édifice fut démolie et la partie de l'ancienne résidence des religieuses fut rénovée et transformée pour devenir le "centre de jour" du Foyer Joseph-Denys.
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L'inspecteur d'écoles pour les villes de Trois-Rivières et de Cap-de-la-Madeleine Lucien Hamelin relatait ainsi, au profit du surintendant de l'Instruction publique, quelques-unes des cérémonies auxquelles il prit part durant l'année 1949-1950:
Lucien Hamelin participe "à plusieurs démonstrations scolaires: noces d'argent de
l'école Dollard, graduation des finissantes aux écoles Saint-Louis-de-Gonzague,
Sainte-Cécile et Saint-Joseph; revue de gymnastique à l'Académie de la Salle;
démonstration patriotique à l'école Saint-François-Xavier à l'occasion de la fête de
Dollard; visite des expositions scolaires aux écoles Marie-Immaculée, Sainte-Marguerite,
Sainte-Angèle et Chamberland [...] ".