À partir du 8 novembre 1925, alors que près de 130 familles étaient établies dans le parc immobilier Laflèche, le long des rues Sainte-Marguerite et Saint-Roch, l'abbé Louis-Joseph Chamberland célébra la messe dominicale dans l'école Sainte-Marguerite.
La chapelle de secours (1926-1950)
Au moment où l'abbé Chamberland reçut sa lettre de nomination officielle comme desservant, le 4 avril 1926, la construction d'un premier édifice cultuel, une chapelle de secours, était déjà commencée depuis le 8 février à l'angle des rues Brébeuf et Chanoine-Chamberland. La Corporation épiscopale avait acheté pour 1$, de la Ville de Trois-Rivières, un terrain d'environ 500 pieds de longueur sur 250 de largeur, situé derrière l'école Sainte-Marguerite. La préparation du plan de la chapelle avait été confiée à l'architecte trifluvien Ernest L. Denoncourt et le contrat de construction à l'entrepreneur Anselme Dubé. Le 19 mars 1926, l'abbé Chamberland avait déjà procédé officiellement à la levée de la première pelletée de terre.
La modeste chapelle de Sainte-Marguerite, de brique pâle et de 85 pieds de longueur sur 35 de largeur avec sacristie de 16 pieds, fut ouverte au culte le dimanche 1er mai 1926. Elle reçut la bénédiction solennelle de l'évêque de Trois-Rivières, Mgr François-Xavier Cloutier, deux semaines plus tard. L'année suivante, on entreprit la construction d'un presbytère, "une maison bien ordinaire", en brique et avec un étage. La même année, en octobre 1928, l'évêque auxiliaire de Trois-Rivières, Mgr Alfred-Odilon Comtois, bénit les trois cloches achetées par les paroissiens pour la chapelle de secours de la mission Sainte-Marguerite.
Le 8 avril 1932, la mission de Sainte-Marguerite-de-Cortone fut érigée en paroisse. L'abbé Chamberland en devint le premier curé; il le fut durant 40 ans, jusqu'en mai 1972.
Une annexe (1940-1950)
En 1938, on songeait à construire une nouvelle église pour répondre aux besoins de la paroisse. L'architecte Ernest L. Denoncourt prépara alors plusieurs plans dont l'un prévoyait une réplique de l'église paroissiale de Trois-Rivières incendiée en 1908. Mais les coûts prévus dépassaient la capacité d'endettement de la fabrique. On décida plutôt de construire une annexe à l'église existante, annexe plus grande que l'église elle-même et qui vint s'y abouter perpendiculairement, de façon à former un L. La firme Pagé Construction fut chargée de construire l'édifice qui fut inauguré en 1940.
La crypte-église et l'église paroissiale (1950 et 1957)
Dix ans plus tard, en pleine période du baby-boom, l'église et son annexe ne suffisaient plus aux besoins. Mais la paroisse n'avait pas les moyens financiers de bâtir d'un seul coup une grande église en brique. Le curé Chamberland proposa alors à ses paroissiens de construire en deux phases: d'abord une crypte qui servirait plus tard de soubassement, puis la partie supérieure. La crypte-église reçut la bénédiction épiscopale de Mgr Georges-Léon Pelletier le 8 décembre 1950. Puis, en 1957, la dette étant remboursée, on compléta la construction par l'ajout d'un étage et du clocher. L'église achevée reçut la bénédiction de Mgr Georges-Léon Pelletier le 22 septembre 1957.
Quatre ans plus tard, en 1961, un nouveau presbytère très moderne vint remplacer la vieille maison de 1927 et assurer le logement convenable du curé et de ses trois vicaires.
Quand aux vieux bâtiments, ils furent cédés à des intérêts privés: l'ancienne chapelle de secours fut achetée par Jean-Pierre Gauthier et transportée sur la rue de Ramezay pour être convertie en manufacture de chaises; l'ancienne annexe, transportée à l'angle des rues Chanoine-Chamberland et de Ramezay, servit durant de nombreuses années à la manufacture de skis Clément; et l'ancien presbytère sert toujours de résidence au 1904 de la rue Baillargeon.