Jean-Baptiste de la Croix Chevrières de SAINT-VALLIER (III)

Voir aussi Rue Saint-Vallier

(suite de la fiche précédente)

Devenu seul propriétaire des terrains et des bâtiments, l'évêque s'appliqua à consolider sa fondation. Le 13 octobre 1700, il s'embarqua à nouveau pour la France. Logeant au Séminaire des Sulpiciens à Paris, dans le quartier Saint-Germain-des-Prés, Saint-Vallier, largement occupé par la dispute qui opposait les Jésuites aux Pères des missions étrangères à propos de la tribu des Tamanois, réussit à convaincre Louis XIV de signer des lettres patentes en faveur de l'hôpital. Le 31 mai 1701, le roi donna un ordre enjoignant le gouverneur général Hector de Callières et l'intendant Jean Bochard de Champigny de vérifier si les religieuses étaient assurées du revenu nécessaire à leur subsistance et si l'hôpital était financièrement viable. Ensuite seulement le roi accepta de reconnaître l'établissement pour huit religieuses.

Les efforts déployés par l'évêque qui avait constitué des rentes et par les religieuses devenues seigneuresses d'un fief à Rivière-du-Loup, le 13 octobre 1701, étaient finalement couronnés quand, en mai 1702, à Marly, Louis XIV signa les lettres patentes confirmant l'établissement de l'hôpital des Ursulines à Trois-Rivières. Quelques jours plus tard, le 8 juin 1702, Saint-Vallier signa un contrat notarié, un "acte de dotation et de fondation" par lequel il transportait au profit de l'hôpital toutes les rentes constituées en sa faveur. L'évêque s'engageait ainsi à verser une rente annuelle de 1 000 livres pour le soutien des malades et la subsistance des hospitalières qui "gouvernent et administrent l'Hôtel-Dieu". Il s'agissait là d'un texte important car il distinguait entre les fonctions et les responsabilités des Ursulines. Les lettres patentes n'arrivèrent qu'en février 1703, au moment où sévissait une grave épidémie de variole. Son ampleur amena d'ailleurs l'intendant, le marquis de Beauharnois, à octroyer une aide de 400 livres à l'hôpital.

Au mois de juin 1716, l'évêque de Saint-Vallier était à Trois-Rivières pour inaugurer les nouveaux bâtiments, considérablement agrandis. L'occasion lui fut alors donnée de signer devant les notaires royaux Poulin et de Grandmesnil un acte de donation en faveur des Ursulines, dissipant de la sorte toutes les inquiétudes des religieuses et obviant aux difficultés qui pourraient surgir après son décès à propos des titres de propriété de la maison du gouverneur sur le Platon. Le 10 septembre 1721, cette propriété fut vendue au roi pour la somme de 4 000 livres; c'était 7 000 de moins que ne l'avait payée Saint-Vallier à de Ramesay.

DateInconnue
CollectionEncyclopédie Trifluviana
SourceDaniel Robert, Fichier d'accès rapide à l'histoire, Société de conservation et d'animation du patrimoine de Trois-Rivières. LACOURSIÈRE, PROVENCHER et VAUGEOIS, Canada-Québec. Daniel ROBERT, "Hôpitaux, santé et assistance publiques à Trois-Rivières, XVIIIe-XXe siècles", dans: Patrimoine trifluvien (bulletin annuel d'histoire de la Société de conservation et d'animation du patrimoine de Trois-Rivières), no 3, avril 1993, p. 4. Daniel ROBERT, "Les petites écoles à Trois-Rivières, XVIIe-XXe siècles", dans: Patrimoine trifluvien (bulletin annuel d'histoire de la Société de conservation et d'animation du patrimoine de Trois-Rivières), no 5, avril 1995, p. 9. Daniel ROBERT, "Les parcs et lieux publics de Trois-Rivières, XVIIe-XXe siècles", dans: Patrimoine trifluvien (bulletin annuel d'histoire de la Société de conservation et d'animation du patrimoine de Trois-Rivières), no 6, mai 1996, p. 6. Daniel ROBERT, "Le domaine des Ursulines de Trois-Rivières et l'espace urbain, XVIIe-XXe siècles", dans: Patrimoine trifluvien (bulletin annuel d'histoire de la Société de conservation et d'animation du patrimoine de Trois-Rivières), no 7, juin 1997, p. 12. Daniel ROBERT, "Le patrimoine religieux de Trois-Rivières", dans: Patrimoine trifluvien (bulletin annuel d'histoire de la Société de conservation et d'animation du patrimoine de Trois-Rivières), no 8, juin 1998, p. 5.

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