Voir aussi François CHASTELAIN, Joseph-Claude Boucher DE NIVERVILLE
La maison Chastelain dite manoir Boucher de Niverville est située au 168 rue Bonaventure; elle fut classée monument historique le 30 mars 1960 et restaurée en 1971-1972.
En 1663, Jacques LeNeuf de la Potherie possédait logis avec boulangerie, cour, jardin, grange et étable: les fondations de cette maison soutiennent encore la partie est de l'actuelle maison Chastelain.
En 1683, Charles Aubert de La Chesnaye, riche marchand et époux de la petite-fille de Jacques LeNeuf de la Potherie, devint propriétaire de l'emplacement et de la maison sur la rue Bonaventure. Le 13 novembre 1686, il devint aussi propriétaire de la terre du Sablé et de l'île aux Cochons (île De La Potherie). Quelques années plus tard, en 1712, la propriété passa à son héritier Louis Aubert. Puis, en 1729, François Chastelain, officier des Compagnies franches de la Marine et seigneur de Sainte-Marguerite, en fit l'acquisition. À sa mort, en 1761, Chastelain légua le manoir à sa fille Marie-Josephte, épouse (depuis 1757) de Joseph-Claude Boucher de Niverville. La propriété prit alors le nom de manoir Boucher de Niverville. Décédé en 1804, Boucher de Niverville légua à son tour la propriété à sa famille qui la conserva jusqu'en 1845.
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De style colonial français, l'architecture de cette maison est caractérisée entre autres par une toiture à croupes dont les pentes sont relativement raides, par des murs de maçonnerie recouverts de crépi ainsi que par un rez-de-chaussée correspondant au niveau du sol. Ce bâtiment est en réalité le résultat de l'allongement d'une première maison érigée entre 1649 et 1683. L'apparence qu'on lui connaît aujourd'hui est due à des transformations réalisées vers 1730 par le propriétaire François Chastelain.
Le manoir Boucher de Niverville se distingue dans le paysage urbain de la rue Bonaventure en raison de son architecture issue du Régime français et de son implantation particulière. Peu présente à Trois-Rivières, la disparition de ce type architectural est due à l'importante conflagration de juin 1908. Le manoir semble avoir conservé son apparence originale, et cela est en partie redevable à sa restauration effectuée en 1972. La couverture en bardeau de bois, le crépi qui recouvre les murs en pierre de même que les fenêtres à battants et à petits carreaux sont des éléments caractéristiques de l'architecture du XVIIIe siècle. Dépouillé d'ornementation, le manoir a pour seuls éléments saillants ses volets rouges et les souches imposantes de cheminée.
Le manoir Boucher de Niverville, avec sa façade monumentale, constitue un témoin privilégié du Régime français et a été classé monument historique en 1960. Il a cependant perdu sa fonction résidentielle.
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