Voir aussi Vitraux de la cathédrale, Cloches de la cathédrale, Paroisse Immaculée-Conception-de-la-Sainte-Vierge
La cathédrale de l'Assomption de Marie de Trois-Rivières fut bâtie à l'angle des rues Bonaventure et Royale de 1854 à 1858. De style néo-gothique avec des éléments Westminster, l'édifice fut érigé d'après des plans de l'architecte Victor Bourgeau (1809-1888).
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Que de personnages la cathédrale L'Assomption de Trois-Rivières a-t-elle vu défiler! Que de sermons enflammés a-t-elle entendu! C'est dans ce lieu, en effet, que Mgr Laflèche se livrait le plus souvent à ses envolées oratoires, notamment contre la franc-maçonnerie et les autres sociétés secrètes. C'est aussi dans la cathédrale de Trois-Rivières que furent célébrées ses funérailles, en juillet 1898, en présence de Mgr L.-N. Bégin, archevêque de Québec, de Mgr Paul Bruchési, archevêque de Montréal, et de Wilfrid Laurier, premier ministre du Canada. Celles aussi du premier ministre du Québec, Maurice L.-Duplessis, le 10 septembre 1959. Quelle est donc l'histoire de ce témoin du passé que l'on peut encore admirer aujourd'hui?
Le 8 juin 1852 fut érigé le diocèse de Trois-Rivières dont le territoire fut détaché de celui de Québec. Le grand-vicaire Thomas Cooke, curé de Trois-Rivières depuis 1835, fut alors choisi comme premier évêque. Dès l'année suivante, il fit venir de France les grands vases pour servir à la consécration des saintes huiles le Jeudi Saint. Mais le navire qui les transportait fit naufrage et la caisse contenant les vases alla s'échouer sur les côtes du Maine. Un peu plus tard, la caisse arriva enfin à destination et l'évêque constata avec joie que les vases étaient intacts (ces vases servaient encore à la cathédrale récemment).
Le 16 mars 1854 - année de la proclamation du dogme de l'Immaculée Conception - Mgr Cooke publia une lettre pastorale dans laquelle il invitait ses diocésains à contribuer financièrement à la construction de l'église-cathédrale. Puis, le 14 septembre suivant, il procéda à la bénédiction de la pierre angulaire qui marquait le début de la construction de l'édifice à l'angle des rues Bonaventure et Royale. De style néogothique avec des éléments Westminster, l'église- cathédrale fut érigée d'après des plans de l'architecte Victor Bourgeau (1809-1888) et sous la surveillance du procureur de l'évêché, l'abbé Édouard Chabot.
Mais le projet - une œuvre gigantesque pour l'époque - ne faisait pas l'unanimité et plusieurs membres du clergé s'opposaient à la dépense. Le manque d'argent retarda continuellement l'achèvement des travaux et, durant un temps, le pauvre évêque craignit d'être acculé à la faillite. C'est alors qu'il fit appel à l'abbé Louis-François Laflèche (1818-1898), administrateur énergique et comptable rigoureux qui, en 1849, avait refusé sa nomination d'évêque titulaire d'Arath et coadjuteur de l'évêque de Saint-Boniface (Manitoba).
Le 5 décembre 1856, Mgr Cooke envoya une circulaire à son clergé mettant en vigueur la stricte obligation d'un décret de la Propagande de Rome au sujet du Dixième, c'est-à-dire une redevance d'un dixième de leurs revenus ecclésiastiques que les prêtres devaient payer pour le soutien de l'Évêché.