Conrad GODIN

Voir aussi Rue Conrad-Godin, Salle Conrad-Godin

Conrad Godin naquit à Trois-Rivières, sur la rue Alexandre (aujourd'hui Radisson Sud), le 30 août 1904. Son père, Hector-Louis Godin, était l'associé de Léopold Girard, les deux propriétaires de la manufacture de cercueils Girard et Godin sur la rue Bellefeuille; sa mère, Amanda Girard, était la fille d'Octave Girard. La famille Godin aurait compté onze enfants, mais trois succombèrent en bas âge, en une semaine, durant une épidémie de fièvre typhoïde. Les huit enfants qui survécurent sont, outre Conrad, trois autres garçons et quatre filles dont Rolande qui épousa plus tard l'avocat François Nobert.

Conrad Godin fit ses classes primaires de 1910 à 1914 au Jardin de l'Enfance, l'école privée de garçons dirigée par les Filles de Jésus, sur la rue Saint-Pierre à Trois-Rivières. Puis il déménagea à Toronto, avec sa famille, où il fit ses études secondaires au St. Michael's College de 1919 à 1928. Revenu ensuite dans sa ville natale, il entra au Séminaire Saint-Joseph pour compléter son cours classique, après quoi il s'inscrivit à l'Université de Montréal. Gradué en dentisterie de l'Université de Montréal, il entra ensuite à l'Université de Toronto où il obtint un deuxième doctorat, en dentisterie opératoire (chirurgie dentaire). En août 1934, il ouvrit son cabinet de dentiste au 1279 rue Hart à Trois-Rivières; plus tard, il s'établit au 190 rue Bonaventure. Responsable des soins dentaires au Camp de prisonniers allemands du terrain de l'Exposition de Trois-Rivières en 1941, puis au Camp d'entraînement de Trois-Rivières et au Camp de l'aviation de Cap-de-la-Madeleine, de 1942 à 1945, il enseigna aussi aux infirmières de l'Hôpital Saint-Joseph de Trois-Rivières de 1936 à 1964. Il fut l'un des premiers professionnels autorisés par le Collège des dentistes à employer l'hypnose, suppléant à l'anesthésie, dans certains cas difficile. Il prit sa retraite en juin 1983, après 50 ans de profession au cours desquels il traita très exactement - selon ses propres calculs - 26 749 personnes.

Dentiste de profession pendant un demi-siècle, mais historien dans l'âme durant toute sa vie, Conrad Godin était parfois surnommé "l'homme au petit calepin noir", car il aimait raconter, à l'occasion, quelques-unes des histoires humoristiques consignées dans un carnet qu'il portait toujours sur lui. Il aimait raconter. C'est peut-être d'ailleurs pourquoi il était aussi un conférencier recherché. Membre de la Société d'histoire régionale de Trois-Rivières depuis 1934, il en fut le secrétaire (1936), le trésorier (1950), puis le président durant 21 ans (1966-1987). Il fut aussi président de la Société historique de la Vallée du Saint-Maurice (1967), membre et président (1969-1970) de la Fédération des sociétés d'histoire du Québec. Il publia d'innombrables textes historiques dans des journaux et périodiques, tel: Daughters of the American Revolution. Promoteur du patrimoine, il en fut l'un des plus grands défenseurs, particulièrement durant les années 1960 et 1970 alors que des "modernistes" souhaitaient la disparition de certains monuments comme la Vieille prison de Trois-Rivières. En de nombreuses occasions, il se fit également guide-interprète pour des groupes de touristes étrangers, surtout américains et français.

Ayant épousé Émilienne Normand, de Manchester (New Hampshire), le 17 octobre 1940, le couple eut deux fils: Normand (né en 1941 et devenu professeur en littérature française) et Denys P. (né en 1944 et devenu avocat). Résident au 669 rue des Ursulines, il décéda à Trois-Rivières le 9 octobre 1998 à l'âge de 94 ans. Son épouse, Émilienne, décéda à Trois-Rivières le 21 juin 2004 à l'âge de 97 ans. Une des salles d'exposition du Musée Pierre-Boucher du Séminaire Saint-Joseph de Trois-Rivières porte le nom de Conrad-Godin.

DateInconnue
CollectionEncyclopédie Trifluviana
SourceDaniel Robert, Fichier d'accès rapide à l'histoire, Société de conservation et d'animation du patrimoine de Trois-Rivières. Michel CLOUTIER, "L'arche sur le fleuve", dans: Le Nouvelliste (Trois-Rivières), 12 octobre 2002, p. 45. Soeur Simone GAREAU, Mémoires du Dr Conrad Godin, 1904-1984, album-souvenir (scrapbook), 61 pages. Daniel ROBERT, "La vie culturelle trifluvienne, XVIIe-XXe siècles", dans: Patrimoine trifluvien (bulletin annuel d'histoire de la Société de conservation et d'animation du patrimoine de Trois-Rivières), no 10, août 2000, p. 28.

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