Voir aussi Pacifique DUPLESSIS, Parc de l'Exposition de Trois-Rivières
La porte Pacifique-Duplessis est un monument gigantesque de style "arc de triomphe" érigé en 1938 à l'entrée principale du parc de l'Exposition de Trois-Rivières (angle des boulevards du Carmel et des Forges). Elle a été ainsi nommée en mémoire du frère Pacifique Duplessis, missionnaire à Trois-Rivières et premier maître d'école au Canada (1616-1618); il enseigna aux Amérindiens dans une cabane construite sur le Platon à Trois-Rivières.
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Porte monumentale de béton avec enduit de stuc, la porte Pacifique-Duplessis mesure 14,5 mètres de hauteur - flèche centrale - par 26 mètres de largeur et 5,5 mètres de profondeur. L'architecte Jules Caron (1913-1983) en dessina les plans ainsi que ceux de plusieurs bâtiments du parc de l'Exposition. La structure est recouverte d'une toiture en gravier et en bardeaux d'asphalte. Elle est ornée de fenêtres en fibre de verre qui (normalement) sont illuminées en soirée; agrémentée de 12 bas-reliefs principaux en béton avec agrégat de granite sculpté conçus par le sculpteur Jean-Jacques Cuvelier et réalisés par Télémaire Auger, tailleur de pierre chez la firme Laurent Paquin.
Le monument rappelle la mémoire du frère Pacifique Duplessis, franciscain, premier maître d'école au Canada en 1616. Un bas-relief du côté sud illustre son enseignement aux Amérindiens dans une cabane construite sur le Platon. Les sculptures représentent, entre autres, l'activité de Laviolette, les coureurs de bois, les forgerons, un canotier, une ferme, des draveurs; d'autres évoquent la forêt, la présence amérindienne, la sidérurgie ou encore l'énergie hydroélectrique. Le monument porte également l'inscription de quatre années: la présence du frère Pacifique Duplessis à Trois-Rivières en 1617, la fondation de Trois-Rivières en 1634, l'allumage du haut fourneau des forges du Saint-Maurice en 1738 et la construction de la porte en 1938.
Symbole important de la Ville et de son histoire, la porte Pacifique-Duplessis était en 1992 dans un état pitoyable, surtout dans sa partie supérieure. Le stuc, craquelé en maints endroits, tombait comme des lambeaux. D'énormes morceaux s'étaient détachés, principalement autour des bas-reliefs du centre, laissant à découvert le système d'éclairage. La pierre portant la date de 1617, du côté sud, était absente. Dans plusieurs fenêtres, le fibre de verre avait été remplacé par un panneau de bois. La peinture était défraîchie. Bref, la porte Pacifique-Duplessis était un monument abandonné.
La Ville de Trois-Rivières a tenté, en 1986, de la faire reconnaître monument historique par le ministère des Affaires culturelles afin d'obtenir des subventions gouvernementales pour une réfection complète évaluée à 110 000 dollars. Le ministère a conclu qu'elle ne possédait pas le "potentiel patrimonial" qui permette de la classer monument historique. Puis, il y eut la signature d'un protocole d'entente entre ces deux parties pour favoriser une étude plus complète.
Monument dédié à tous ceux qui ont fait l'histoire de Trois-Rivières et de la Mauricie, la porte Pacifique-Duplessis propose une lecture suggestive du passé. Il est aussi un bien patrimonial et historique car il est le témoin d'une époque qui, malgré les grandes difficultés, pensait également au travail des générations anciennes. Ce que les sculptures du monument démontrent. Le "potentiel patrimonial" est donc très grand et l'avis du ministère des Affaires culturelles doit être situé dans le contexte d'un avis de portée nationale; il n'entache en rien sa qualité et sa valeur pour Trois-Rivières et la Mauricie.
Le monument est enfin le symbole de la confiance et de la dignité des Trifluviens de cette époque.