René Godefroy DE TONNANCOUR

René Godefroy de Tonnancour (1669-1738), fut procureur du roi, lieutenant-général civil et criminel de Trois-Rivières, seigneur du fief Labadie et seigneur de la Pointe-du-Lac en 1734. C'est lui qui érigea un moulin à farine sur son domaine, aux abords du lac Saint-Pierre, en 1721 et fit construire le manoir De Tonnancour dans le bourg de Trois-Rivières en 1722 (manoir partiellement incendié à peine quelques semaines avant le décès de son fils, Louis-Joseph Godefroy de Tonnancour, en 1784).

Le seigneur René Godefroy de Tonnancour avait épousé Marguerite Ameau, fille du notaire Séverin Ameau.

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En 1721, René Godefroy de Tonnancour érigea un moulin à farine sur son domaine, aux abords du lac Saint-Pierre. Bâti en pièces sur pièces, le moulin fut reconstruit en pierre des champs et en pierre de ballast par Thomas Coffin vers 1786-1788 (classé monument historique en 1975 et restauré en 1978).

En 1723, René Godefroy de Tonnancour était seigneur du fief Labadie, en banlieue de Trois-Rivières. Il possédait aussi une concession de 5 arpents de front sur 1 lieue (84 arpents) de profondeur dans le fief de Vieuxpont (acquise de Godefroy de Saint-Paul qui l'avait lui-même acquise de Jacques Dubois).

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Le 11 juillet 1710, l'intendant Antoine-Denys de Raudot posa la pierre angulaire de la troisième église paroissiale de Trois-Rivières, en présence du curé, le père récollet Joseph Denys, et des dignitaires et marguilliers: le lieutenant général et procureur du roi René Godefroy de Tonnancour, Jacques Hertel de Cournoyer, Jean Lechasseur, le substitut du procureur du roi Jean-Baptiste Poulin de Courval, Étienne Véron de Grandmesnil, Pierre Dutot, Maurice Cardin, Jacques Duguay, Jean Fafard dit Laframboise et Louis Fafard dit Longval.

Peu après 1730, Godefroy de Tonnancour fit acheter en France tout le nécessaire pour donner une ornementation en or à l'autel de l'église paroissiale Immaculée-Conception de Trois-Rivières, travail qui aurait été confié aux Ursulines pour la somme de 300 livres.

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En 1724, René Godefroy de Tonnancour donna un terrain à l'Institut des Frères hospitaliers de la Croix et de Saint-Joseph (frères Charon).

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GODEFROY DE TONNANCOUR, RENÉ, procureur du roi, lieutenant général de Trois-Rivières, seigneur de la Pointe-du-Lac, baptisé le 12 mai 1669 à Trois-Rivières, fils de Louis Godefroy de Normanville, procureur du roi, et de Marguerite Seigneuret, petit-fils de Jean Godefroy* de Lintot, inhumé le 21 septembre 1738, à Trois-Rivières.

René n’avait que dix ans à la mort de son père et ne put lui succéder immédiatement dans ses fonctions. Le 10 novembre 1679, en effet, l’intendant Duchesneau* écrit que « la charge de procureur du roi des Trois-Rivières est vacante par la mort du sieur de Normanville, qui a laissé un fils qui promet beaucoup ». Il suggérait de lui réserver cette charge, ce que le roi fit volontiers. Le poste demeura donc sans titulaire jusqu’en 1695, année où René entra en fonction.

Tonnancour succéda, le 12 mai 1714, à Jean Lechasseur comme lieutenant général civil et criminel de la juridiction de Trois-Rivières. Il remplissait aussi les fonctions de syndic apostolique des Récollets dans la même ville ; à ce titre, îl veillait aux intérêts temporels de la communauté : il s’occupa de la construction du monastère et de l’église des religieux. Les Ursulines, qui établirent un couvent et un hôpital dans la ville, trouvèrent également en lui un protecteur. Il céda enfin un terrain gratuitement aux frères Charron pour l’établissement d’une école de garçons.

En 1718, il obtint pour sa famille la confirmation de l’anoblissement qui avait été accordé en 1668 mais qui n’avait jamais été enregistré. Il porta quelque attention, mais sans grand succès, à sa seigneurie de la Pointe-du-Lac, héritée de son père qui, par son mariage avec Marguerite Seigneuret, âgée de neuf ans seulement, avait ajouté à son domaine la terre voisine de son beau-père. Le fils tenta d’y installer des Indiens qui vécurent péniblement à cet endroit dans de misérables cabanes jusque vers la fin du Régime français.

Le 8 octobre 1731, Beauharnois* et Hocquart* rendaient un beau témoignage au juriste : « Le sieur de Tonnancour termine sommairement presque tous les différends dans le gouvernement des Trois-Rivières, en qualité de subdélégué de l’intendant, intelligent et bon juge ».

Tonnancour fut inhumé, comme il l’avait demandé par humilité, dans le cimetière plutôt que dans l’église paroissiale. Les Ursulines écrivirent que le défunt avait toujours été « le conseiller, l’appui et le soutien de tous ceux qui avaient recours à sa protection ». L’acte de sépulture, dressé par le curé de Trois-Rivières, note les qualités morales du défunt, tant pendant sa vie que pendant sa maladie.

De son mariage, en 1693, avec Marguerite Ameau, fille du notaire Séverin Ameau, il eut cinq fils et cinq filles. Deux de celles-ci se firent ursulines. L’aîné des fils, Charles-Antoine*, devint prêtre puis chanoine du chapitre de Québec. Le continuateur de la lignée fut Louis-Joseph*, baptisé le 27 mars 1712.

Hervé Biron

AJTR, Registre d’état civil de Trois-Rivières,— AN, Col., C11A, 4–6.— Jug et délib., II, IV, V, VI, passim.— Lettres de noblesse (P.-G. Roy), I : 197s.— P.-G. Roy, Inv. concessions, I, II, III, passim. ; Inv. Jug. et délib., I : 210, 266.— Alexandre Dugré, La Pointe-du-Lac (Trois-Rivières, 1943), 14–21.— Jouve, Les Franciscains et le Canada : aux Trois-Rivières, 58, 91, 152ss, 276.— P.-G. Roy, La famille Godefroy de Tonnancour (Lévis, 1904), 33–43.— Sulte, Mélanges historiques (Malchelosse), XIX : 12s., 16–18, 30–34.

DateEnviron 1696
CollectionEncyclopédie Trifluviana
Source En collaboration, "L'architecture trifluvienne, XVIIe-XXe siècles", dans: Patrimoine trifluvien (bulletin annuel d'histoire de la Société de conservation et d'animation du patrimoine de Trois-Rivières), no 13, octobre 2003, p. 15. Daniel ROBERT, "La Bataille de Trois-Rivières" dans un supplément du bulletin municipal Le Trifluvien, Trois-Rivières, mai 2001, 4 pages. Daniel ROBERT, "Les petites écoles à Trois-Rivières, XVIIe-XXe siècles", dans: Patrimoine trifluvien (bulletin annuel d'histoire de la Société de conservation et d'animation du patrimoine de Trois-Rivières), no 5, avril 1995, p. 9. Daniel ROBERT, "Naissance de Trois-Rivières", dans: Patrimoine trifluvien (bulletin annuel d'histoire de la Société de conservation et d'animation du patrimoine de Trois-Rivières), no 7, juin 1997, p. 10. Daniel ROBERT, "Le patrimoine religieux de Trois-Rivières", dans: Patrimoine trifluvien (bulletin annuel d'histoire de la Société de conservation et d'animation du patrimoine de Trois-Rivières), no 8, juin 1998, p. 5. Daniel ROBERT, "Le patrimoine industriel et manufacturier de Trois-Rivières, XVIIe-XXe siècles", dans: Patrimoine trifluvien (bulletin annuel d'histoire de la Société de conservation et d'animation du patrimoine de Trois-Rivières), no 12, juin 2002, p. 5, 8, 9 et 19.

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