Voir aussi Prix de littérature Gérald-Godin
Le journaliste et poète Gérald Godin naquit à Trois-Rivières le 13 novembre 1936. Étudiant au Séminaire Saint-Joseph, il s'intéressa très tôt au journalisme et devint l'un des collaborateurs du quotidien trifluvien Le Nouvelliste de 1959 à 1963 et du Nouveau Journal en 1961 et 1962. C'est à cette époque qu'il publia ses trois premiers recueils de poésie aux Éditions du Bien public de Trois-Rivières: Chansons très naïves (1960, 51 pages), Poèmes et cantos (1962, 43 pages) et Nouveaux poèmes (1963, 53 pages).
Établi ensuite à Montréal, il s'associa à de jeunes écrivains (Jean-Marc Pilotte, Pierre Maheu, André Brochu, Paul Chamberland) pour fonder la revue culturelle et politique Parti Pris en 1963. Quatre ans plus tard, en 1967, la revue fit place à une maison d'édition coopérative et Gérald Godin en fut le directeur général de 1969 à 1977. C'est donc aux éditions Parti Pris de Montréal qu'il publia ses poèmes subséquents, dont Les Cantouques (1967, 56 pages). Éditeur et chef des nouvelles à Radio-Canada, il fut aussi membre de l'équipe du journal Québec-Presse de 1969 à 1974 et emprisonné en 1970 en vertu de la Loi sur les mesures de guerre (Crise d'octobre 1970).
Membre actif du Parti québécois, il fut élu député de la circonscription de Mercier (celle du premier ministre libéral Robert Bourassa) à l'élection générale de 1976. Il devint alors adjoint parlementaire du ministre des Affaires culturelles.
Réélu en 1983, il fut nommé ministre d'État au Déveleppement culturel et scientifique, puis ministre des Communautés culturelles et de l'Immigration. C'est durant sa carrière politique qu'il publia Sarzènes (1983) et Soirs sans atout (1986).
On a dit que le langage poétique de Godin, "émaillé de régionalismes et d'anglicismes" était "un français destructuré". Il parlait mal parce qu'il voulait parler vrai. Pour lui, la poésie était un cri de liberté et l'expression de son appartenance à son pays, à sa quotidienneté. Godin disait de lui-même: "Je ne suis pas un poète de laboratoire, je suis dans la ruelle derrière, là où passent les piétons". Selon les critiques, "sa poésie demeure typique d'une certaine tendance littéraire qui privilégie le joual comme moyen d'expression écrite et orale".
Époux de la grande chansonnière Pauline Julien, Gérald Godin décéda d'un cancer du cerveau. En 1994, la Ville de Trois-Rivières créait les Grands Prix culturels, dont le Prix de littérature Gérald-Godin.
