Les Soeurs de la Providence arrivèrent à Trois-Rivières le 26 octobre 1864, venant de Montréal pour s'occuper des vieillards, des orphelins, des pauvres et des enfants abandonnés. Dès leur arrivée, elles fondèrent l'Asile Saint-Joseph. Quelque vingt ans plus tard, à la demande de l'évêque de Trois-Rivières, Mgr Louis-François Laflèche, elles ajoutèrent la dimension hospitalière à leurs activités. Cela se fit en même temps que les Sœurs Ursulines abandonnaient, faute d'appui financier et moral, le secteur hospitalier. En 1886, l'Hôtel-Dieu de Trois-Rivières avait vécu. Trois ans plus tard, en 1889, l'hospice Saint-Joseph devint l'hôpital Saint-Joseph.
Une grande chapelle y fut inaugurée le 13 août 1888.
stimant nécessaire l'implantation d'une congrégation religieuse dont la mission et la spécialité étaient de secourir les enfants abandonnés, les orphelins et les vieillards, les Dames de charité de Trois-Rivières entreprirent, en 1862, des démarches pour amener les Sœurs de la Providence, de Montréal. Deux ans plus tard, le Comité des œuvres de charité de Trois-Rivières, présidé par Édouard Normand, s'entendit avec les religieuses. Elles arrivèrent le 26 octobre 1864, s'installèrent d'abord dans une petite maison de la rue Royale, près de la cathédrale, mais déménagèrent à trois reprises entre 1864 et 1867. Sitôt, elle mirent sur pied l'Œuvre des sœurs visitatrices et l'Œuvre de la soupe aux indigents: visites aux prisonniers et aux malades à domicile, distribution de nourriture et de vêtements aux pauvres. Le 1er juillet 1865, elles fondèrent l'Œuvre des enfants trouvés et prirent alors sous leur protection 27 orphelins et enfants abandonnés. Le mois suivant, elles ouvrirent l'asile Saint-Joseph où les vieillards trouvèrent refuge.
L'arrivée des Sœurs de la Providence à Trois-Rivières en 1864 força les commissaires chargés de distribuer les secours à partager l'octroi gouvernemental entre les deux institutions d'assistance publique: celle des Sœurs de la Providence et celle des Ursulines. Or, les Sœurs de la Providence allaient élargir leur secteur d'intervention, si bien qu'en 1885 on pensera à elles pour prendre la direction d'un hôpital temporaire pour varioleux. Il ne fait pas de doute que l'on songera à leur confier la charge d'un hôpital dont Trois-Rivières avait le plus grand besoin.
Les religieuses manquèrent vite d'espace pour l'accomplissement de leurs œuvres. Aussi, ne tarda-t-on pas à organiser une campagne de souscription publique et à rechercher des terrains pour la construction d'un bâtiment adéquat. Le 15 septembre 1866, les Sœurs de la Providence achetèrent d'Auguste Larue deux terrains situés à l'angle des rues Saint-Julie et Saint-Thomas. Les désirs d'expansion les forcèrent à acquérir les terrains voisins. La construction de l'hospice débuta peu après, financée en grande partie par le bazar de l'Association des Dames de charité, tenu l'année suivante.
Les Soeurs de la Providence s'installèrent dans leur nouveau couvent, sur la rue Sainte-Julie, en 1868. Le 30 septembre, elles inaugurèrent le nouvel hospice: un édifice en pierre de taille de 72 pieds de largeur sur 51 pieds de profondeur (21,9 m sur 15,24 m), construit sur deux étages, plus les combles; son toit est en pavillon percé de trois lucarnes et surmonté d'un clocheton. Les plans, d'un auteur inconnu, prévoyaient l'addition de deux ailes.
Après avoir ouvert, en 1872, une boutique d'apothicaire pour fournir des médicaments aux pauvres, et après avoir fait l'acquisition, en 1875, d'une maison pour les malades contagieux, sur la rue Sainte-Julie, les Sœurs de la Providence prirent la direction de l'Hôpital temporaire pour varioleux, créé par le conseil municipal de Trois-Rivières en 1885. L'année suivante, elles tinrent une clinique pour le dépistage et le traitement des maladies vénériennes.
Le financement de leurs activités paraissait plutôt modeste. En 1885, elles gardaient 88 pensionnaires: 25 personnes âgées qui payaient leur pension, 51 orphelins et 12 enfants trouvés pour lesquels le gouvernement versait une allocation de 280 dollars. Il existait, cependant, d'autres sources de revenu: dons privés, quêtes publiques dans le diocèse, les profits sur la vente des médicaments et les produits de leur "industrie domestique", et surtout, le bazar annuel qui rapportait, vers 1906-1910, jusqu'à 15,3% du budget de l'hôpital. À ces revenus monétaires s'ajoutait le revenu en nature de l'Œuvre de Saint-Antoine qui donnait gratuitement le pain nécessaire.
La fermeture de l'hôpital des Ursulines, le 28 février 1886, conduisit au regroupement des œuvres de charité sous un même toit, comme le voulait l'évêque de Trois-Rivières, Mgr Louis-François Laflèche. L'asile des Sœurs de la Providence qui servait à la fois de couvent, d'hospice, d'orphelinat et de crèche était à nouveau trop exigu, d'autant plus que le temps était arrivé d'ériger un hôpital. Les travaux débutèrent le 17 mai 1887 et l'hôpital Saint-Joseph fut finalement inauguré au mois de juillet 1889: deux ailes furent aboutées à l'hospice pour constituer un seul immeuble en forme de croix; la façade mesurait environ 197 pieds (60 m); un étage fut ajouté à l'asile de 1866; l'ensemble fut recouvert d'un faux toit en mansarde percé de nombreuses lucarnes.
Le XXe siècle était là. Les services médicaux augmentaient, sans toutefois répondre à tous les besoins, loin s'en fallait. Hôpital régional, Saint-Joseph témoignait de l'évolution médicale. Une énumération des principaux faits illustre la pénétration des progrès médicaux et l'amélioration des services qui y étaient offerts. En 1905, les docteurs L.-P. Normand et Georges Bourgeois dirigèrent le premier dispensaire contre la tuberculose; deux ans plus tard, un service d'ambulance, tirée par un cheval, était en opération; en 1910 et 1911, il y eut création de deux dispensaires à l'intention des enfants tuberculeux et des pauvres qui y recevaient des soins gratuitement; après l'installation d'un laboratoire de bactériologie en 1909, quatre nouveaux départements furent créés à partir de 1912: ophtalmologie, obstétrique, anesthésie et "électricité" (radiologie).
Le 1er mars 1920, les Sœurs de la Providence ouvrirent une garderie pour les enfants des familles pauvres dont les mères travaillaient; l'année suivante, ce fut au tour d'une clinique pour les maladies vénériennes. En 1923, pendant quelques mois seulement, un nouveau dispensaire, dirigé par les docteurs Ayotte et Tourigny, accueillait les tuberculeux.
Les quelque cinquante années suivantes furent également marquées par l'introduction de nombreux services: électrocardiographie en 1937, centre régional anti-cancer en 1954, hémodyalise en 1980.
Le 6 octobre 1940 fut inauguré le "nouvel hôpital" Saint-Joseph (agrandissement), à l'angle des rues Sainte-Julie et Saint-Prosper.
Que devinrent les services d'assistance sociale ? La section de l'hospice réservée aux membres du clergé ferma ses portes au début des années 1950, suite à l'implantation des Pères de la Fraternité sacerdotale à Pointe-du-Lac. L'hospice céda la place au pavillon Bourget et au Centre d'accueil Gamelin (1979) pour les personnes agées. L'orphelinat Saint-Joseph, devenu Ville-Joie-Providence en 1955, a également fermé ses portes au début des années 1960.
La construction de l'hospice des Soeurs de la Providence, sur la rue Sainte-Julie, en 1867, a entraîné le lotissement des anciennes terres derrière la seigneurie de Niverville (ancien fief Champflour).
La grande chapelle des Soeurs de la Providence, complètement restaurée en 1947, fut défaite au début des années 1980 pour faire place au Centre régional d'hémodialyse.
Auguste Panneton (1888-1966), médecin et chirurgien, devint chirurgien en chef de la clinique d'oto-rhino-laryngologie de l'hôpital Saint-Joseph de Trois-Rivières.
En juillet 1923, le club Rotary de Trois-Rivières, présidé par C.O. Baptist, tint une journée champêtre (pique-nique, jeux, chants, courses) en faveur des 150 orphelins et orphelines de l'orphelinat Saint-Dominique et de l'hôpital Saint-Joseph, sur le domaine de la Villa Mon Repos.
De 1924 à 1952, la Congrégation Saint-Patrick de Trois-Rivières (future paroisse nationale) utilisa d'abord la chapelle du couvent des Soeurs de Marie-Réparatrice, puis la chapelle de l'hôpital Saint-Joseph mise à la disposition des fidèles par les Sœurs de la Providence.
En 1952, l'hôpital Saint-Joseph fit l'acquisition d'un orgue de type unifié électro-pneumatique, muni de 348 tuyaux de 13 pouces à 102 pouces, avec bourdon en bois et flûte en métal. Cet orgue fut acquis par la paroisse Saint-Laurent en 1991.
Les Frères Hospitaliers de Saint-Jean-de-Dieu oeuvrèrent au Foyer Saint-Joseph de Trois-Rivières de 1955 à 1961. Les Frères possédaient un oratoire au 1056 rue Sainte-Julie.
CHRONOLOGIE
1868 Inauguration de l'hospice des Sœurs de la Providence (30 septembre). Édifice en pierre de taille de 72
pieds de largeur sur 51 pieds de profondeur (21,9 m sur 15,24 m). Construit sur deux étages, plus les
combles, son toit est en pavillon percé de trois lucarnes et surmonté d'un clocheton. Les plans, d'un
auteur inconnu, prévoient l'addition de deux ailes.
1889 Inauguration de l'hôpital Saint-Joseph (en juillet). Les travaux ont débuté le 17 mai 1887. Deux ailes
sont aboutées à l'hospice pour constituer un seul immeuble en forme de croix. La façade mesure environ
197 pieds (60 m). Un étage est ajouté à l'asile de 1866. L'ensemble est recouvert d'un faux toit en
mansarde percé de nombreuses lucarnes.
(suite sur la fiche suivante)
(suite de la fiche précédente)
1904 Agrandissement de l'hôpital Saint-Joseph: aile pour les prêtres malades, infirmes ou retraités, à
l'extrémité sud; à l'autre bout, ajout de l'orphelinat et de la buanderie. En 1912, chacune de ces ailes
reçoit un étage supplémentaire et on construit une annexe à l'arrière du bâtiment principal.
1905 La tuberculose frappe durement la ville de Trois-Rivières. Un dispensaire est ouvert à l'hôpital
Saint-Joseph.
1907 Fondation de l'École d'infirmières de l'hôpital Saint-Joseph.
1920 Ouverture de la garderie de la Providence à l'hôpital Saint-Joseph.
1923 Hôpital Saint-Joseph: ouverture d'un dispensaire pour les tuberculeux, appelé "Centre de
démonstration anti-tuberculeux de Trois-Rivières", par les docteurs Wyatt et Tourigny.
L'École d'infirmières s'affilie à l'Université Laval.
1930 Agrandissement de l'hôpital Saint-Joseph. Œuvre de l'architecte Jules Caron, le bâtiment de briques de
52 pieds de largeur sur 105 pieds de profondeur, est à l'écart, sa façade donnant sur la rue Champflour.
Les 3e et 4e étages abritent la crèche Gamelin qui fermera en 1950. Les Sœurs de la Miséricorde
prennent alors le relais.
1940 Inauguration du "nouvel hôpital" Saint-Joseph, à l'angle des rues Saint-Prosper et Sainte-Julie (6
octobre). Ses dimensions: 185 pieds x 50 pieds (56,3 m x 15,2 m); une aile de 98 pieds (30 m) prolonge
le bâtiment vers l'arrière formant un té.
1953 (novembre) Création du Centre anti-cancéreux de hôpital Saint-Joseph, centre de dépistage et de
traitement du cancer, pour desservir la population de la Mauricie, soit plus de 200 000 personnes.
1954 (2 mai) Le premier ministre du Québec, Maurice L.-Duplessis, annonce l'établissement de la clinique
anticancéreuse à l'hôpital Saint-Joseph de Trois-Rivières.
1959 Le pavillon des infirmières de l'hôpital Saint-Joseph est inauguré après deux ans de travaux.