Médard Chouart DES GROSEILLIERS

Deux Trifluviens, Médard Chouart Des Groseilliers et Pierre-Esprit Radisson, furent les maîtres d'oeuvre de la puissante et richissime Hudson's Bay Company qui existe encore de nos jours. Ces deux Trifluviens instaurèrent des pratiques qui se développèrent ensuite, durant un demi-siècle, en un mode de vie associé à la traite des fourrures dans l'ensemble du réseau de traite Grands Lacs-Saint-Laurent. Les coureurs des bois se rendaient eux-mêmes cueillir les pelleteries auprès de leurs fournisseurs amérindiens dans les Pays-d'en-Haut, dans la région des Grands Lacs et dans le Haut Mississippi.Fils de Médard Chouart et de Marie Poirier, Médard Chouart Des Groseilliers naquit en France et fut baptisé à Charly-sur-Marne le 31 juillet 1618. Il arriva au Canada en 1642 et se mit d'abord au service des Jésuites comme "donné" ou serviteur, les accompagnant pendant dix ans dans leurs missions en Huronie et dans la région des Grands Lacs. Il apprit ainsi à maîtriser les langues algonquine, huronne et iroquoise. Le 3 septembre 1647, à Québec, il épousa en premières noces Hélène Martin, veuve de Claude Étienne et fille d'Abraham Martin, dont le nom reste attaché aux plaines d'Abraham.

Médard Chouart Des Groseilliers et Nicolas Forget dit Despatis, partis pour les Pays-d'en-Haut le 6 août 1654, furent probablement les premiers coureurs de bois à obtenir un congé de traite du gouverneur; ils revinrent à la fin d'août 1656 avec 50 canots chargés de fourrures.En 1655 ou 1656, Médard Chouart Des Groseilliers reçut l'une des 9 terres en censive du coteau des Pères (coteau Saint-Louis), côtes à côtes, et qui avaient toutes 2 arpents sur 20; Des Groseilliers la possédait encore en 1663.En août 1658 ou 1659, Médard Chouart Des Groseilliers et son beau-frère, Pierre-Esprit Radisson, entreprirent ensemble une série de voyages qui les rangent parmi les plus grands explorateurs canadiens.Après 1660, c'est autour de la "mer du Nord" (la baie d'Hudson), véritable réservoir de pelleteries, que Des Groseilliers et Radisson concentrèrent leurs énergies. Les deux trafiquants trifluviens s'embarquèrent pour Londres en août 1665 et allèrent proposer leurs services à l'Angleterre où ils furent à l'origine de la création de la Hudson's Bay Company. Selon Marie de l'Incarnation, Des Groseilliers reçut une récompenses de 20 000 écus et fut fait chevalier de l'Ordre de la Jarretière. Les deux trafiquants firent plusieurs voyages à la baie d'Hudson. Pierre-Esprit Radisson portait un costume surmonté d'un grand col en peau de martre et des mocassins en peau d'orignal et les amis de Des Groseilliers portaient une large culotte en peau de chevreuil, une veste en peau de vison, des mocassins en peau d'orignal et un bonnet de fourrure.Malgré leur différence d'âge, Des Groseilliers et Radisson partagèrent une grande amitié et devinrent de grands associés dans leur fameuse carrière de coureurs des bois, de traiteurs et d'explorateurs. Ils sont considérés comme les pionniers des régions à l'ouest des lacs Michigan et Supérieur et aussi de la baie d'Hudson. Des Groseilliers décéda vers 1696.Le monument aux Découvreurs trifluviens, érigé en 1934 à l'extrémité est de la terrasse Turcotte, derrière l'église anglicane Saint-James, et appelé communément "monument de Lavérendrye", rend hommage à Médard Chouart des Groseilliers ainsi qu'à d'autres Découvreurs trifluviens: Pierre Gauthier de Varennes et de La Vérendrye (1685-1749), Jean Nicolet (1598-1642), Pierre Pépin (1652-1722), Pierre-Esprit Radisson, Nicolas Perrot (1641-1717) et Christophe Dufrost de La Jemmerais.Sa mémoire est aussi rappelée à Trois-Rivières par une rue et par une plaque qui marque l'emplacement où se trouvait sa résidence, à l'angle des rues des Ursulines et Saint-Louis. Une rivière qui mène au lac des Bois, vers Grand-Portage, à l'ouest du lac Supérieur, porte aussi le nom Des Groseilliers.

DateEnviron 1654
CollectionEncyclopédie Trifluviana
Source Pierre CÉCIL, "Trois-Rivières et sa région. Pépinière d'explorateurs, d'aventuriers et de héros", dans Le Nouveau Mauricien, 1ère partie, vol. 6, no 1 (juin 2000), p. 18-19 et 2e partie, vol 6, no 2 (décembre 2000), p. 14-17. Fastes trifluviens: tableaux d'histoire trifluvienne sous le Régime français, Société Saint-Jean-Baptiste de Trois-Rivières, 1931, p. 37. (TRI 971.445 F251). Hélène GÉLINAS, Daniel ROBERT, Louise VERREAULT-ROY et René VERRETTE, Inventaire des plaques et monuments commémoratifs, suivi d'un relevé des lieux-dits et des toponymes trifluviens, Société de conservation et d'animation du patrimoine de Trois-Rivières, juillet 1994, p. 26. (TRI 971.4451 I62). Patrimoine trifluvien (bulletin annuel d'histoire de la Société de conservation et d'animation du patrimoine de Trois-Rivières), no 11, juin 2001, p. 9 et 20-21. Daniel ROBERT, "Les parcs et lieux publics de Trois-Rivières, XVIIe-XXe siècles", dans: Patrimoine trifluvien (bulletin annuel d'histoire de la Société de conservation et d'animation du patrimoine de Trois-Rivières), no 6, mai 1996, p. 6. Daniel ROBERT, "Naissance de Trois-Rivières", dans: Patrimoine trifluvien (bulletin annuel d'histoire de la Société de conservation et d'animation du patrimoine de Trois-Rivières), no 7, juin 1997, p. 9.

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