Miriam Hadley-HART-BELASCO

En 1910, Miriam Hadley-Hart-Belasco, une Anglaise d'origine juive, fit transporter à Montréal les ossements du cimetière juif exproprié de la rue des Prisons qui voisinait avec l'emplacement de l'Académie De La Salle.

Un cimetière juif, érigé sur la rue des Prisons en 1827, voisinait avec l'emplacement de l'école Sainte-Ursule établie à l'angle des rues Saint-François-Xavier et Saint-Pierre. À l'origine, il couvrait un vaste espace allant de la rue Saint-François-Xavier à la rue des Champs (Laviolette) et appartenait sans doute à la famille Hart. Les agrandissements successifs de l'école, notamment en 1862 et 1873, en réduisirent la superficie à un lot très étroit. Puis la construction de l'Académie de La Salle, en 1908, situa bientôt le cimetière au beau milieu de la cour de récréation de l'établissement scolaire. L'année suivante, on se servit du terrain comme dépotoir; des pierres tombales furent détruites ou déplacées et plusieurs actes de vandalisme y furent commis.

Lors d'un voyage au Canada, Miriam Hadley-Hart-Belasco constata avec tristesse l'état d'abandon et de délabrement du cimetière où reposaient ses ancêtres. Elle fut surtout indignée de voir les élèves courir à travers les pierres tombales et témoigner aussi peu de respect pour ses coreligionnaires. Elle déposa aussitôt une plainte devant le frère directeur de l'école et s'entendit ensuite avec la Commission scolaire pour partager les coûts d'érection d'une clôture de bois de 18 pieds de hauteur tout autour du cimetière. La clôture fut effectivement élevée, mais à huit pieds seulement; ce qui n'empêchait pas les élèves de l'escalader pour aller récupérer les balles perdues. Le 21 mai 1909, l'avocat de la communauté juive, Charles G. Ogden, déposa à nouveau une plainte devant le conseil municipal lui demandant la restauration du cimetière. Excédée par les fréquentes récriminations, la Commission scolaire décida tout simplement d'exproprier le cimetière en 1910. Tout fut aussitôt détruit par les élèves de l'Académie et, selon la volonté de Miriam Hadley-Hart-Belasco, les ossements furent transportés à Montréal.

Date1910
CollectionEncyclopédie Trifluviana
Source Daniel ROBERT, "Le patrimoine religieux de Trois-Rivières - Les cimetières", dans: Patrimoine trifluvien (bulletin annuel d'histoire de la Société de conservation et d'animation du patrimoine de Trois-Rivières), no 8, juin 1998, p. 24. Daniel ROBERT, panneau "La famille Hart", Circuit patrimonial de Trois-Rivières.

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