Fils du médecin Hyacinthe Beauchemin et d'Elzire Richer-Laflèche, le poète Nérée Beauchemin naquit à Yamachiche le 20 février 1850. Étudiant au Séminaire de Nicolet, puis gradué en médecine à l'Université Laval de Québec, il exerça sa profession dans son village natal jusqu'à son décès, le 19 juin 1931. De son mariage avec Anna Lacerte en 1878 sont issus dix enfants.
Connu comme "le poète de Yamachiche", Nérée Beauchemin se qualifiait d'"humble artisan du vers". Il ne publia que deux recueils de poésie: Floraisons matutinales (Trois-Rivières, P.-V. Ayotte, 1897) et Patrie intime (1928). Dans ses oeuvres, il vanta par moments, comme tant d'autres poètes, les gloires du passé, les traditions des ancêtres, la terre, la religion, les héros. Mais il souhaitait tout simplement produire une oeuvre poétiquement belle à partir des choses proches de lui. Constamment porté vers la recherche de la splendeur du vrai et du beau, il avouait lui-même: "Je cisèle péniblement mes vers. Je les reprends vingt fois".
Le 11 novembre 1928, à 78 ans, Beauchemin fut honoré lors d'une grande soirée organisée par le Cercle Ozanam de Trois-Rivières et tenue dans la salle de spectacles de l'hôtel de ville, avec la participation de la Chorale du Séminaire, du musicien et compositeur J.-Antonio Thompson et du ténor Rodolphe Turcotte. À cette occasion, on lui remit un doctorat honoris causa de l'Université Laval, le Grand Prix d'apostolat laïque, ainsi qu'une toile (portrait au fusain) du peintre Rodolphe Duguay.
Le 29 juillet 1934, trois ans après son décès et à l'occasion des fêtes du tricentenaire de Trois-Rivières, on inaugurait le monument Benjamin Sulte, dans le parc Champlain, monument aussi dédié à Nérée Beauchemin, Ludger Duvernay, Antoine Gérin-Lajoie et Edmond de Nevers. De plus, un des pavillons de l'Université du Québec à Trois-Rivières porte le nom de Nérée-Beauchemin, en mémoire du poète.