Église paroissiale Immaculée-Conception de Trois-Rivières

En juillet 1618, le père Paul Huet, qui accompagnait Samuel de Champlain, érigea une chapelle temporaire aux trois rivières. Pierre Langoisseux y prit même l'habit des Récollets en 1622 et les pères y exercèrent leur apostolat presque sans interruption jusqu'en 1629, année de la prise de Québec par les Anglais.

La première chapelle (permanente) de Trois-Rivières

La première chapelle permanente de Trois-Rivières fut ouverte dans la résidence des Jésuites, sur le Platon, en 1634. Le père Paul LeJeune en fit ainsi une description:
"Notre maison, en ce premier commencement, n'était que quelques bûches
de bois jointes les unes auprès des autres, enduites par les ouvertures d'un peu
de terre, et couvertes d'herbes. Nous avions en tout 12 pieds en carré pour la
chapelle et pour notre demeure, attendant qu'un bâtiment en charpente, qu'on
dressait, fut achevé" (Relations des Jésuites, 1635).

La deuxième chapelle de Trois-Rivières

En 1649, au moment où les autorités de la colonie songaient à établir un bourg régulier à l'extérieur du fort, au nord-est du Platon, les Trifluviens projetaient d'y bâtir une nouvelle chapelle. Le 24 juin, le procureur et commis-général de la Compagnie de la Nouvelle-France, Jean Bourdon, signa un contrat avec le maître-charpentier François Boivin pour la construction d'un édifice en bois de 90 pieds de longueur sur 27 pieds de largeur et pour la somme de 1 620 livres. Mais ce ne fut que l'année suivante (1650) - quand le gouverneur général Louis d'Ailleboust de Coulonge et d'Argentenay, lieutenant-général pour le roi en Nouvelle-France, autorisa le capitaine Pierre Boucher à distribuer des emplacements hors de la vieille palissade - que le second bâtiment fut érigé, tout près de l'emplacement à Pierre Boucher (angle actuel des rues Notre-Dame et Laviolette), sous la direction du frère Liégeois (la terre de la Fabrique, était une terre concédée en main-morte (sans rente et inaliénable) pour la construction de l'église et du presbytère).

La troisième chapelle ou première église paroissiale de Trois-Rivières

Quatorze ans plus tard, le 16 mai 1664, le gouverneur général de la Nouvelle-France, le chevalier Augustin Saffray de Mézy, concéda au vicaire apostolique, Mgr François de Montmorency-Laval, pour la Fabrique de Trois-Rivières, un terrain de 208 toises pour l'église paroissiale et le cimetière. On commença alors la construction d'une troisième chapelle, toujours en bois et au même endroit, c'est-à-dire près de la grand'porte du bourg. Cet édifice, peut-être trop vaste ou trop dispendieux, n'était toujours pas terminé en 1667.

Le 30 octobre 1678, la desserte de Trois-Rivières fut érigée canoniquement en paroisse par Mgr de Laval, ce qui lui donnait droit à un curé permanent. De ce fait, le desservant, le père récollet Xyste LeTac (1650-1718), devint le premier curé de Trois-Rivières, tandis que la troisième chapelle devint alors la première église. Quelques années auparavant, vers 1676, un Récollet trifluvien, le frère Luc (1614-1685), y avait peint une magnifique toile représentant "L'Assomption de la Vierge".

La deuxième église paroissiale de Trois-Rivières

En 1682, les Trifluviens devaient décider de reprendre les travaux laissés en suspens à la troisième chapelle ou deuxième église de Trois-Rivières, depuis au moins 1667, ou bien de refaire tout le bâtiment sur des bases plus modestes. Cette dernière solution, considérée comme plus avantageuse, fut adoptée. Le 19 juillet de cette année-là, un contrat pour la démolition de la vieille et la construction d'une nouvelle église, toujours en bois, fut passé avec René Pelletier, « à l'hôtel de Monsieur de Varennes, gouverneur des Trois-Rivières /.../, en présence de mon dit Sieur de Varennes, de Messire Louis Ango des Maizerets, prêtre, grand vicaire de Monseigneur de Québec, du révérend père Xyste, religieux récollet faisant les fonctions curiales en la dite paroisse ». Le contrat prévoyait que le bâtiment serait de pièces sur pièces et qu'il aurait 60 pieds de longueur sur 25 à 26 pieds de largeur, « auquel bâtiment il y aura une poutre qui divisera la sacristie dans laquelle il y aura une porte et deux petites fenêtres ». On prévoyait également une autre poutre pour faire un jubé avec trois fenêtres rondes de chaque côté et une fenêtre ronde dans le pignon de l'édifice, plus une grande porte, un tambour de 10 pieds de longueur sur 6 pieds de largeur, et un clocher d'environ 45 pieds de hauteur.

Le père LeTac, aidé du frère convers Didace (Claude Pelletier, 1657-1699) , habile charpentier et menuisier, fit donc construire, parallèlement au fleuve, la deuxième église de Trois-Rivières qui fut achevée vers la fin de 1684.

Quelques années plus tard, en août 1692, Mgr Jean-Baptiste de la Croix de Saint-Vallier, étant en visite pastorale, signa un décret érigeant à nouveau la paroisse de Trois-Rivières sous le vocable de l'Immaculée-Conception de la Bienheureuse Vierge Marie. (Un autre décret d'érection canonique, sous le vocable de l'Immmaculée-Conception de la Sainte-Vierge, sera signé par Mgr Bernard-Claude Panet le 19 septembre 1832).

Mais dès le début du XVIIIe siècle, l'église en bois de 1682-1684 tombait en ruines. Puisqu'il fallait encore rebâtir, pourquoi pas en pierre?

Puis, le 17 janvier 1734, les marguilliers demandèrent au sculpteur Gilles Bolvin (1710-1766), arrivé au pays quatre ans auparavant, de construire un maître-autel, une chaire et un banc d'œuvre (le banc des marguilliers) pour 1500 livres. Ces pièces furent exécutées selon des plans du père Quintal et suivant le style Louis XIV, déjà désuet en France et détrôné par le style Régence. Voici une description critique plutôt négative qu'on fit plus tard au sujet de la chaire:
"La chaire, de plan hexagonal, était ornée comme un bahut, avec ses panneaux
rectangulaires, symétriques et trop chargés; sa frise un peu maigre et sa cimaise
décorée d'oves renversés. Au-dessus, l'abat-voix s'avançait dans le vide comme un
énorme dais. C'était un entablement classique, avec son architrave, sa frise d'entrelacs
sculptés, sa corniche un peu lourde surmontée d'un attique. L'ange, tenant deux
trompettes, était une addition postérieure d'un goût douteux. Dans cet ensemble, la
grande originalité consistait dans la frise, pendant sous l'architrave, légère comme une
dentelle, vigoureusement dessinée et d'une fine élégance".

On fit aussi une description du banc d'œuvre:
"La même frise décorative, les mêmes éléments architectoniques se retrouvaient
dans le banc d'œuvre. Mais au lieu de multiples panneaux sculptés qu'on admirait
sur la chaire, c'étaient quatre pilastres cannelés qui s'alignaient sobrement sous le
dais, séparés par une série de panneaux qui rappelaient les grandes et massives portes
de la chapelle de Versailles. Sur le dais, une médiocre statue de la Vierge était une
addition postérieure du même goût que l'ange de la chaire".

Quant au maître-autel, il était surmonté d'un baldaquin soutenu par des colonnes entourées de vignes grimpantes. En 1713, le père Denys y plaça deux châsses contenant des reliques de saint Clément et de saint Modeste qu'il avait obtenues l'année précédente du supérieur du Séminaire de Québec, l'abbé Louis Ango des Maizerets. Au début d'octobre 1775, devant l'imminence d'une invasion américaine, le grand vicaire Garant de Saint-Onge ordonna que les reliques fussent descendues et exposées en procession. Le notaire Badeaux racontait:
"Nous partîmes de la paroisse (l'église) en chantant l'hymne Sanctorum
meritis. Nous nous rendîmes chez les Récollets, de là nous fûmes chez les
Dames Ursulines où, après que les religieuses eurent chanté quelques motets,
M. le grand vicaire entonna le Te Deum que nous chantâmes en retournant à
la paroisse...".
Quelques semaines plus tard, en dépit des prières, les troupes du général Montgomery étaient à Montréal.

Au cours de l'année 1817-1818, le maître-sculpteur François Normand, élève de Louis-Amable Quévillon, travailla à la décoration de l'église paroissiale. Il y réalisa notamment la voûte à caissons avec imitations d'ogives et fausse coupole au transept.
"La décoration y est abondante, assez superficielle, et les lignes de force du
décor des parties hautes ne correspondent pas aux lignes structurales du retable.
Ce type de décor est tout à fait différent de ce qui se fait à l'époque dans la région
de Québec, avec les Baillairgé, où l'ensemble de la décoration intérieure est conçu
d'une façon unifiée" (Claire Morasse, Le Coteillage, septembre 1981).

C'est durant le rigoureux hiver 1838 que l'église paroissiale fut chauffée pour la première fois par un poêle à bois placé au milieu de la nef. Deux ans plus tard, un chemin de croix y fut érigé par Mgr de Forbin-Janson, évêque de Nancy et de Toul en France, fondateur de l'Oeuvre de la Sainte-Enfance, durant une tournée de prédication au Québec. Puis, en 1855, une nouvelle cloche fut installée.

L'édifice fut entièrement restauré par Mgr Louis-François Laflèche en 1882, puis par Mgr François-Xavier Cloutier en 1901. Cette année-là, on y installa un orgue et un système de chauffage à l'eau chaude, et l'éclairage électrique remplaça les lampes à l'huile. Mais le plus terrible incendie qu'ait connu Trois-Rivières réduisit complètement l'église paroissiale en cendres le 22 juin 1908.

Après la construction de la cathédrale, l'ancienne église paroissiale avait servi de chapelle auxiliaire. Elle fut desservie par les Jésuites (1882-1889), puis par les abbés Napoléon Caron (1889-1892) et Léon Lamothe (1892-1908). De 1870 à 1898, elle avait aussi servi de chapelle à la Congrégation de la Sainte-Vierge ou Congrégation des hommes de Trois-Rivières.

D'après des fouilles archéologiques réalisées en 1982, la dernière église paroissiale de Trois-Rivières aurait été agrandie à quelques reprises durant les XVIIIe et XIXe siècles: au moment de sa destruction, en 1908, ses dimensions étaient de 120 pieds sur 40, et 61 au transept. Son intérieur était - contrairement aux critiques exprimées précédemment - considéré comme un véritable chef-d'œuvre, un bijou architectural. Il faisait, dit-on, l'admiration des connaisseurs et l'orgueil des Trifluviens. On y trouvait encore le chemin de croix érigé par Mgr de Forbin-Janson en 1840.

Heureusement, plusieurs œuvres d'art, vases sacrés et objets servant au culte ont été sauvés de l'incendie, notamment par les abbés Louis-Arthur Dusablon, Louis Denoncourt et Henri Vallée, et sont aujourd'hui conservés dans l'église Saint-Philippe: le tableau "L'Assomption de la Vierge" du frère Luc (c.1676), estimé aujourd'hui à plus de 100 000$, trois autres tableaux du copiste québécois Joseph Légaré (1795-1855) réalisés en 1822: "Le ravissement de saint Paul", "La vision de saint Roch" et "Saint Pierre en prison", ainsi que plusieurs belles pièces d'orfèvrerie: deux calices en argent, deux ciboires en argent, un encensoir, un magnifique ostensoir en forme de soleil rayonnant, un bénitier en argent fabriqué par Ayotte en 1760, auxquelles il faut ajouter deux croix de procession, une lampe de sanctuaire et plusieurs statues. La chapelle du Séminaire Saint-Joseph conserve également un calice en argent daté de 1748 et le retable du maître-autel qui a servi dans la chapelle du Grand Séminaire jusqu'en 1955. La pierre angulaire, qui a été récupérée le 31 octobre 1908, durant les travaux de nettoyage des ruines, a servi de pierre angulaire à l'église Saint-Philippe. La plaque de plomb, gravée en 1710, a été déposée au musée du Séminaire.

Le monument du Sacré-Cœur, érigé en 1913, rappelle l'emplacement de l'ancienne église paroissiale de l'Immaculée-Conception.

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En septembre 1882, les Jésuites furent chargés de l'enseignement au Grand Séminaire, en même temps qu'ils furent chargés de la desserte de l'église paroissiale Immaculée-Conception de Trois-Rivières. Ils s'installèrent alors dans l'ancien évêché (maison Deschenaux dite "manoir de Tonnancour") et y demeurent jusqu'à leur départ le 8 septembre 1889.

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Le peintre Claude François (1614-1685), plus connu sous son nom de Récollet: frère Luc, a laissé une magnifique toile représentant "L'Assomption de la Vierge", peinte pour l'église paroissiale de Trois-Rivières, sauvée de l'incendie du 22 juin 1908, conservée dans l'église Saint-Philippe depuis 1909 et classée "bien culturel" du Québec depuis 1975.

Le sculpteur et statuaire Gilles Bolvin est l'auteur de la décoration et des premiers aménagements de l'église paroissiale de Trois-Rivières. En effet, le 17 janvier 1734, les marguilliers de la paroisse de Trois-Rivières lui demandèrent de construire un maître-autel, une chaire et un banc d'œuvre pour la somme de 1500 livres. Ces pièces furent exécutées de 1734 à 1738 selon des plans du père Augustin Quintal et suivant le style Louis XIV, déjà désuet en France et détrôné par le style Régence (voir Patrimoine trifluvien no 8, juin 1998, p. 5). La sculpture de Bolvin se caractérisait surtout par une surabondance de motifs décoratifs, ce qui semblait plaire à plusieurs: en 1752, l'ingénieur Franquet nota que la chaire de l'église paroissiale de Trois-Rivières était "d'une sculpture des plus fines et des plus recherchées".

Le menuisier, charpentier, maître-sculpteur et architecte François Normand et le menuisier-sculpteur François Robert Lafontaine oeuvrèrent tous deux à la décoration de l'église paroissiale de Trois-Rivières (1817-1818) puis à la construction du palais de justice de Trois-Rivières (1818-1820). Dans l'église paroissiale de Trois-Rivières, François Normand réalisa notamment les retables du grand choeur et des chapelles, une armoire de style Louis XV, deux confessionnaux, deux jubés avec escaliers tournants, un baptistère, une balustrade et la voûte à caissons avec imitations d'ogives et fausse coupole au transept, dans le style de l'école montréalaise de Quévillon. "La décoration y est abondante, assez superficielle, et les lignes de force du décor des parties hautes ne correspondent pas aux lignes structurales du retable. Ce type de décor est tout à fait différent de ce qui se fait à l'époque dans la région de Québec, avec les Baillairgé, où l'ensemble de la décoration intérieure est conçu d'une façon unifiée" (Claire Morasse, Le Coteillage, septembre 1981). En 1824, il fut payé par la fabrique de Trois-Rivières pour la réalisation d'un tabernacle.

Un des retables de l'église paroissiale, sauvé de l'incendie du 22 juin 1908, est aujourd'hui conservé dans l'oratoire de la chapelle du Séminaire Saint-Joseph de Trois-Rivières. L'armoire de style Louis XV est conservée par le Château Ramezay de Montréal.

En 1822, le copiste Joseph Légaré réalisa trois tableaux pour l'église paroissiale de Trois-Rivières: "Le Ravissement de Saint Paul" (copie d'une oeuvre de Carlo Maratta), "La Vision de Saint Roch" et "Saint Pierre en prison" (copie d'une oeuvre de Charles de la Fosse, 1716). Ces trois tableaux ont été sauvés de l'incendie de l'église paroissiale le 22 juin 1908; ils sont conservés dans l'église Saint-Philippe depuis 1909 et sont classés "biens culturels" du Québec depuis 1975.

Plusieurs belles pièces d'orfèvrerie furent aussi réalisées pour l'église paroissiale de Trois-Rivières: deux calices en argent, deux ciboires en argent, un encensoir, un magnifique ostensoir en forme de soleil rayonnant, un bénitier en argent fabriqué par Ayotte en 1760, auxquelles il faut ajouter deux croix de procession, une lampe de sanctuaire et plusieurs statues. Toutes ces pièces ont été sauvées de l'incendie de 1908 et se trouvent aujourd'hui dans l'église Saint-Philippe. La chapelle du Séminaire Saint-Joseph conserve également un calice en argent daté de 1748 et le retable du maître-autel qui a servi dans la chapelle du Grand Séminaire jusqu'en 1955.

En 1730, le sculpteur Pierre-Noël LeVasseur fut chargé par le père récollet Augustin Quintal, curé de Trois-Rivières, de doter l'église paroissiale d'un riche tabernacle.

La pierre angulaire de l'église paroissiale Immaculée-Conception de Trois-Rivières, posée le 11 juillet 1710 par l'intendant Antoine-Denys de Raudot, en présence du curé, le père récollet Joseph Denys, fut retrouvée dans les ruines de l'incendie et récupérée le 31 octobre 1908. La plaque de plomb gravée par Guillaume Beaudry dit Desbuttes, fils d'Urbain, fut enlevée et déposée au musée du Séminaire Saint-Joseph. La pierre fut posée à nouveau comme pierre angulaire de l'église Saint-Philippe avec une nouvelle plaque de plomb portant l'inscription en latin:
"Année du Seigneur Mil neuf cent huit, sous le glorieux pontificat de Pie X,
François-Xavier Cloutier étant évêque des Trois-Rivières et Édouard VII, roi
de l'Empire britannique. Cette pierre fut d'abord placée le onze juillet 1710
dans les fondements de l'église paroissiale de l'Immaculée-Conception qui a
été détruite dans un incendie le 22 juin 1908. Elle a reçu une nouvelle
bénédiction liturgique et elle a été placée dans les fondements de l'église
Saint-Philippe des Trois-Rivières par Monseigneur l'évêque, le 15
novembre 1908".

De plus, environ 800 livres de bronze provenant des cloches de l'ancienne église paroissiale Immaculée-Conception de Trois-Rivières auraient été utilisées pour couler les cloches de l'église Saint-Philippe. Le carillon de trois cloches fut fabriquées par la firme Dubuisson, de Paris (France) et bénit par l'évêque de Trois-Rivières, Mgr François-Xavier Cloutier, le 21 novembre 1909.

Dans une liste incomplète de 60 décès enregistrés à l'hôpital des Ursulines de 1705 à 1816, on compte une inhumation dans l'église paroissiale. On raconte que lors des travaux de nettoyage des ruines de l'ancienne église paroissiale de Trois-Rivières en 1908, on découvrit plusieurs sépultures très anciennes. L'une d'elles, probablement celle d'un chef algonquin, contenait un arc, des flèches et des ornements placés tout près du squelette.

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Crime et châtiment

C'est à la porte de la troisième chapelle de Trois-Rivières, inachevée, à l'issue d'une grand-messe en mars 1673, que trois voleurs subirent le châtiment de leur crime: le serrurier Louis Martin, Louis Brice et Jean Hardouin y furent exposés nu-tête, les mains liées, avec une inscription sur la poitrine: "Voleur de vin, d'eau-de-vie et d'anguille". Le premier portait de plus, suspendues au cou, des clefs et des bouteilles, et le second des bouteilles seulement.

Les trois malfaiteurs et deux autres comparses, Nicolas Barabé et Jean Arcouet, avaient pénétré, de nuit, à l'aide de fausses clefs fournies par Martin, dans la maison du notaire Séverin Ameau. Ils avaient été condamnés à l'exhibition publique et à 60 livres d'amende. Le 26 mars 1673, Ameau certifia par écrit que l'exposition des coupables avait bel et bien eu lieu à la porte de l'édifice cultuel.

CollectionEncyclopédie Trifluviana
Source Album-souvenir. Paroisse Immaculée-Conception Trois-Rivières 1678-1978, 175 p. René BEAUDOIN et Daniel ROBERT, "Le patrimoine religieux de Trois-Rivières", dans: Patrimoine trifluvien (bulletin annuel d'histoire de la Société de conservation et d'animation du patrimoine de Trois-Rivières), no 8, juin 1998, p. 1, 5-6, 9 et 20. En collaboration, "L'architecture trifluvienne, XVIIe-XXe siècles", dans: Patrimoine trifluvien (bulletin annuel d'histoire de la Société de conservation et d'animation du patrimoine de Trois-Rivières), no 13, octobre 2003, p. 30-31. Le Souvenir, bulletin du 3e centenaire de la paroisse de l'Immaculée-Conception de Trois-Rivières, 1978. Louis MARTEL et Hermann PLANTE, Jalons. Paroisse de l'Immaculée-Conception, Trois-Rivières, 1678-1978, 106 p. Claire MORASSE, Le Coteillage (revue de la Société de conservation et d'animation du patrimoine de Trois-Rivières), vol. 1, numéro 1, septembre 1981, p. 2-3 et 5. Daniel ROBERT, "Les parcs et lieux publics de Trois-Rivières, XVIIe-XXe siècles", dans: Patrimoine trifluvien (bulletin annuel d'histoire de la Société de conservation et d'animation du patrimoine de Trois-Rivières), no 6, mai 1996, p. 3. Daniel ROBERT, "La vie culturelle trifluvienne, XVIIe-XXe siècles", dans: Patrimoine trifluvien (bulletin annuel d'histoire de la Société de conservation et d'animation du patrimoine de Trois-Rivières), no 10, août 2000, p. 5 et 20-22. Daniel ROBERT et Jean ROY, "22 juin 1908. Le grand incendie de Trois-Rivières", dans: Patrimoine trifluvien (bulletin annuel d'histoire de la Société de conservation et d'animation du patrimoine de Trois-Rivières), no 15, juin 2005, p. 5, 10 et 13.

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